A notre grand Poète

J'ai été inspiré par cette petite réflexion "Il est loin Aragon maintenant " d'où ce petit poème. A notre grand poète Mon dieu, eau pure. Sait-on ou il est? Parti sans laisser d'adresse? Peut-être un jour le verra t'on passer; Ici ou là, à Paris pour une grand Messe Ou vous appeler à voix basse Ou vous caresser de l’œil et de la main Ou à votre pied, s’asseoir Comme un ami fidèle et muet, Pressé de vous revoir Mais à quoi bon, grand bien vous fasse Il est à l'autre bout de l'éternité Avec tous ceux qui s'en sont allés. Il est là , bras ouverts Un poème à la main , un poème Prévert Accueillant les amis qui arrivent sans cesse. Te dire : Mon ami , mon frère , ici tout est silencieux, Tu as l'éternité pour écrire Nous sommes des nuées à te lire Alors prend le temps, écrit ce que tu veux Mais surtout ne donne pas ton adresse Ton ciel se retournerait en enfer Ta nuit serait cauchemar, tes os sans repos Et ton âme comme une bouteille à la mer Car vois tu: Ici lieu de l'éternel repos C'est le calme sacré, le calme de l'éternité C'est l'école de la patience Couronnée de paix et de tolérance. Du poids de l'âme et de la cendre que savons-nous? Nous , dont le cœur n'est une braise Sommes-nous noir de tout l'incendie? Sommes-nous à tout jamais versé dans l'oubli? Peut-être errons-nous Comme des gnomes furieux et fous Peut-être dans le souffle du vent Dans une source et son murmure Dans la colère des cachots Dans la fêlure du temps Un bris de vie, de cassures en cassures Ou peut-être dans un ciel de printemps. Alors laissons le soleil embraser la terre Et le vent du large disperser nos poussières Sommes-nous , pet-être dans un sommeil sans fond ?

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