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L'itinéraire d'un deuil !


« En sourdine, tu es partie et ton absence devient une violence quotidienne qui rode… Le chaos du deuil est à l’œuvre, il opère en silence… Il déploie ses tentacules… Mon cœur hurle ma souffrance en silence mais trahit par des larmes incontrôlables. Ces dernières dessinent des contours sur mes joues ; une rigole d’une forme particulière… Des arabesques bizarres ! La vie sans toi continue… Amnésique, oublieuse et ingrate. Cette vie plus douée que moi qui sait si bien enfouir sous l’épais tapis du silence nos rires et ce dont elle ne veut pas se souvenir… Tu m’as montré le ruisseau de la Vie… Le trajet des larmes. Mais depuis ton départ, je sens que je m’immerge dans une eau glaciale… Je savais que mon voyage à travers la douleur s’achevait dans un vide absolu… Un trou noir… En me diluant, j’ai eu la révélation que ce vide était plein curieusement de tout ce qui contient l’univers… C’est l’absence, le rien et tout à la fois… Je deviens fou devant cette lumière sacramentelle et cette obscurité insondable… Nous ne jouons pas la même comédie, mon théâtre à moi, est un art de la mémoire. Gorge nouée, mon théâtre à moi se chargea de dire ce qui est tu. Je me ressaisis, Maman, et je deviens le vide pour apparaître digne… Je deviens tout ce qui existe et même en automne, je deviens chaque feuille piétinée … Le matin, je redeviens chaque goutte de rosée, et en chaque goutte, mon ruisseau imaginaire entraîne mon être… Je crois toujours au Paradis perdu… Je suis ton petit Hassan, et je suis aussi moi-même, je ne suis que le vide et je suis tout le reste pour les autres… Je te suis Maman dans cette vie et dans d’autres vies, toujours immortel ou presque… Le deuil d’une maman n’en finit pas… Toujours omniprésent. Des douleurs qui pénètrent très en avant le conscient et l’inconscient… Dominé jusqu’au bout, J’allume des baguettes d’encens que tu aimes pour inviter mes anges protecteurs et mes Muses… Et lorsque mes jolies prières ne suffisent plus, je me rends devant ta tombe. J’essaie de garder l’équilibre pour te montrer que je suis un homme, mais je sens un effet d’apesanteur, je chancèle et je vacille un peu… Je me relève pour toi et j’entends tes murmures. Incapable de te ressusciter Maman… Je sombre et soudainement je m’éclaire pour toi Maman… Mon silence portera loin ma voix mais j’avoue ma faiblesse ! »

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