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Apostrophes


O mon âme ! Capitale de mes amours mort-nés, Comme ces papillons éphémères Condamnés à une nuit. O mon cœur ! Réceptacle de mes douleurs, Morne et gris Comme un ciel de septembre, Sombre et sans pluie. O mon corps ! Affalé de langueur À longueur de tes jours De solitude et d’ennuis. O mes yeux ! Puits épuisés de pleurs et de leurres Qu’au fil des heures traversent Des averses de chagrin infini. O mes mains ! Adresse oubliée des caresses de tendresse, Ridées par les traces de sagesses Englouties au fond des sillons Cultivés par le temps Qui longtemps les creusait Impitoyablement Pour y piéger les baisers. O mes doigts ! Témoins par vos dures Empreintes osseuses Serrant la plume du verbe amoureuse Qui, sur les draps immaculés du blanc papier, Pleurent toutes les larmes de l’encrier. O ma bouche ! Désert de sourires envolés Volés par tant de frustrations Toi qui te bats et qui défends L’ignare, la veuve et l’orphelin, Sauras-tu défendre ton seul bien : Moi ? O moi ! Quand te retrouverai-je enfin ?

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