Les annales d'un poète solitaire.
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La mort vient frapper à nos portes chaque jour Souple et froide tel le baiser d'amour Qu'un vautour ravit à sa proie en tournant tout autour Nos soleils se meurent dans leurs tours D'impalpables couches de poussière aux alentours Boivent leur lumière sans manquer d'humour Mous comme les voiles que les vents s'arrachent aux détours Ils palpitent et s'effacent à l'horizon, au point du non-retour. Si cruel est ce froid qui enveloppe notre atmosphère ! Si déchirantes sont leurs agonies qui se perdent dans l'éther ! Qui tracent sur les vagues d'azur des éclats de vers, Qui font jaillir dans les yeux des cieux des éclairs, Et ressusciter l'espoir retiré dans son monastère. Voici que la mort, l'absence et les convois funéraires Qui donnent à la vie un goût amer Viennent brouiller nos visions sur cette terre. Sur terre, tout au fond de moi, gisent un couchant et un levant Qui s'abreuvent de mon sang itinérant. Détaché des biens matériels de ce monde attachant, Déporté par le courant, Je me sens dériver au fil du temps déroutant Dans l'univers faux-semblant : Ce néant Et il ne me reste que croire en moi ou en Le Tout-Puissant. Vêtu de mon linceul, j'imprime sur le corps de cette vie fatale : Cette belle garce qui se découvre nue, des annales D'un poète solitaire qui refuse de s'assagir, qui cavale Qui se retrouve errant sans bagages, sans malles Car il est habité par tous les ports où l'on ne fait pas escale. Son seul refuge est une salle dans un quai de gare centrale Où il attend l'arrivée de son train automnal Qui le propulsera dans l'œil du cyclone hivernal.